Considéré comme le transport le plus écoénergétique avec le fret ferroviaire, le transport maritime n’en demeure pas moins un acteur important dans la pollution de l’environnement. Comment s’exprime cette pollution ? Comment se présente la transition énergétique dans le transport maritime ? Explications dans cet article.
La pollution dans le transport maritime
Le secteur du transport maritime mondial est le sixième plus gros pollueur avec ses 50 000 navires sillonnant les mers et les océans.
L’omniprésence de la pollution dans le transport maritime
Responsables de 3 % des émissions mondiales, les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur du transport maritime exigent une considération particulière. Cette pollution de l’air et de l’eau concerne tous les modèles de navires en circulation sur les lignes maritimes, comme les navires de commerce ou les navires de croisière. Leur point commun réside dans l’utilisation d’un même carburant à haute teneur en polluants : le fioul lourd composé de soufre.
Les types de pollutions dans le transport maritime
La pollution générée par le transport maritime mondial entraîne des conséquences dévastatrices pour l’environnement et l’écosystème marin. Elle se présente sous différentes formes :
- La pollution de l’eau : marées noires, rejet des eaux de ballast.
- La pollution de l’air : les gaz d’échappement des navires contiennent de nombreuses particules fines composées de soufre, d’oxyde d’azote, de métaux lourds et de composés organiques volatils néfastes.
- La pollution de la faune marine : collisions de navires avec des animaux marins, pollution sonore.
La pollution induite par le secteur du transport maritime mondial a de graves conséquences sur la santé humaine. La pollution de l’air est responsable de 50 000 à 60 000 décès par an (maladies respiratoires, cardiovasculaires).
Transition énergétique dans le transport maritime
Face à la menace permanente de la pollution générée par le transport maritime mondial pour l’environnement et le climat, l’OMI (organisation maritime internationale) a adopté de nouvelles règles environnementales. Ces mesures visent à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre produites par l’industrie du transport maritime.
Un engagement mondial
En avril 2018, les 173 États membres de l’OMI se sont accordés pour atteindre une baisse de 50 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050, par rapport au niveau de 2008. Le secteur du transport maritime étant le dernier à ne pas avoir rejoint l’accord de Paris sur le climat.
Conformément à l’Objectif de développement durable 13 des Nations Unies, visant à prendre en urgence des mesures pour la lutte contre les changements climatiques et leurs conséquences, l’OMI poursuit son engagement :
- adoption du traité MARPOL pour la prévention de la pollution par les navires ;
- adoption en 2018 de la Stratégie initiale concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des navires (GES) ;
- mise en place de projets de coopération technique à l’échelle mondiale pour renforcer la capacité des États, en particulier ceux en développement.
Quelles énergies durables pour le transport maritime ?
Des solutions efficaces existent pour obtenir la décarbonation du transport maritime. Ces solutions présentent un problème : le financement par des subventions et/ou l’application de taxes sur les carburants fossiles maritimes pour leur taux de carbone.
La décarbonation du transport maritime peut être atteinte grâce à une série de techniques :
- les carburants de synthèse biosourcés liquides ou gazeux comme le bio diesel, le bio H2, le bio GNL, le méthanol ou le GPL ;
- la propulsion électrique ;
- la propulsion vélique avec les voiles et les cerfs-volants ;
- la réduction de la vitesse des navires.
Afin de représenter une solution pérenne pour la décarbonation du transport maritime, l’hydrogène doit être biosourcé (hydrogène vert).
Le GNL permet une réduction de 99 % des émissions d’oxyde de soufre, 91 % des particules fines et 92 % d’oxyde d’azote. Le GNL demeure la solution la plus prisée actuellement par les armateurs.
La transition énergétique dans le vrac
Le transport de marchandises en vrac représente 70 % de la flotte maritime mondiale. La réduction de la vitesse de 1 ou 2 nœuds d’un vraquier engendre 15 à 20 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins, ce qui est non négligeable. L’organisation professionnelle française du transport maritime a demandé une décision internationale dans le but d’imposer une réduction de la vitesse de transport de marchandises en vrac.
Lire également : Qu’est-ce que la charte environnementale maritime ?
Quelles conséquences sur le fret maritime ?
L’augmentation prévisible des volumes de transport de fret maritime d’ici 2050 impose de prendre des mesures adaptées pour la protection de l’environnement. Il faut savoir que le prix du nouveau carburant GNL affiche 200 dollars de plus par tonne.
L’optimisation des trajets sur les lignes maritimes est également au cœur des débats. L’anticipation du trafic maritime (congestion des ports) et la révision du trajet à parcourir doivent être prises en compte. Cette anticipation permet d’optimiser la consommation de carburant et donc de limiter les émissions de CO2.
Le secteur du transport maritime mondial se doit de relever le défi de la transition énergétique en se lançant dans l’innovation, la recherche et le développement.